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Musée virtuel

Branche François Burrus La donation de la maison d’Albert Burrus

1966, la donation de la maison d’Albert Burrus à la commune de Boncourt

Le 7 novembre 1966, Pierre Ader, notaire à Paris et gendre d’Albert Burrus, prononçait une allocution à la mairie de Boncourt, en présence du maire Léon Burrus, du conseil communal du village, des enfants et beaux-enfants d’Odile et Albert Burrus, à l’occasion de la donation à la commune de la propriété du Pâquis ayant appartenu à Albert Burrus. Il exprimait la reconnaissance de la famille Burrus et des héritiers de ce dernier envers Boncourt et ses citoyens. La donation de la maison familiale à la commune était assortie de plusieurs conditions : que le parc soit rendu public et le rez-de-chaussée destiné aux services communaux avec deux appartements à l’étage. 
Cette maison a abrité durant plusieurs générations la famille de François puis d’Albert Burrus. Une famille qui a donné deux maires au village, François et Léon et participé à la prospérité de Boncourt avec l’essor de la manufacture. Le couple Albert et Odile Burrus, défenseurs d’une vision humaniste a marqué la vie sociale et communautaire du village, et il est apparu normal à leurs descendants d’associer le nom Albert Burrus à la mémoire de Boncourt. 

Le Pâquis d’Albert Burrus

La demeure d’Albert et Odile Burrus a été le lieu d’innombrables réunions familiales. Elle est connue pour avoir hébergé des milliers d’enfants réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale.
Sa vie durant, Albert va poursuivre un grand dessein social à Boncourt. Il considère que la manufacture est le prolongement du foyer familial. Depuis le décès de son père François en 1915, il habite avec sa nombreuse descendance dans la maison paternelle, au Pâquis, près de l’usine. C’est une belle demeure sans luxe ostentatoire. Un grand jardin, le potager, les abris pour les animaux de ferme, l’espace pour les chevaux, constituent le cadre familier.
Albert a à cœur d’inculquer à ses huit enfants et plus tard à ses cinquante-deux petits-enfants des valeurs essentielles d’éducation. Puisant dans la religion les enseignements de la vie quotidienne, il donne à sa famille et aux habitants du village l’exemple d’un homme distribuant sa richesse, ayant toujours une « enveloppe » à portée de main pour soulager la détresse d’autrui ou pour favoriser des projets pour Boncourt : église, école enfantine et primaire, maison des œuvres, sociétés paroissiales. 
Albert rappellera souvent à ses enfants, surtout à l’aîné d’entre eux, Léon, l’importance de leur engagement pour Boncourt, les vertus du capitalisme familial en relation avec la manufacture. Homme de territoire, attaché à son village natal, sans briguer un seul mandat électoral, Albert a réuni ses concitoyens autour d’un projet familial et social. Il déplore les méfaits d’une société libérale portée vers l’individualisme et les intérêts matériels, et il n’aura de cesse de souligner durant toute sa vie à son entourage les valeurs du christianisme et celles de la dignité humaine.

Philippe Turrel


 

Branche Joseph Burrus Bon Hôtel : Le plus original des châteaux de la Loire
Aux portes d’Orléans, dans le charmant et authentique village de Ligny-le-Ribault, la Sologne des châteaux abrite le petit Chambord, le château de Bon Hôtel. Ce bâtiment est l’un des plus originaux des châteaux de la Loire.
 
Il a été construit vers 1882 pour Georges du Pré de Saint Maur, maire de la commune de Ligny-le-Ribault, descendant d’une des plus distinguées familles de la noblesse de robe parisienne. Après avoir appartenu à la famille du prince de Poniatowski, il est la propriété, dans les années 1920, de l’industriel Henry Burrus. Il est aujourd’hui privé et ne se visite pas.
 
En 1923, Henry Burrus achète le château à l’illustre lignée des Poniatowski, descendants d’un prince polonais maréchal d’Empire sous Napoléon. La chasse à courre y tient ses quartiers de noblesse avec le prestigieux équipage du marquis de Vibraye, dont le château jouxte les terrains de Bon Hôtel. Pour Henry Burrus, c’est un eldorado de chasse. Sur des kilomètres d’allées du domaine propice à des chevauchées fantastiques, il s’adonne à sa passion pour l’équitation.
 
Au début de l’année 1940, le château de Bon Hôtel sert de cadre au réalisateur américain Orson Welles. Inspiré par les lieux, il tourne les séquences du film Citizen Kane. Bon Hôtel et son parc fantastique lui apparaissent en effet comme le cadre idéal pour camper le château baroque de Xanadu, dans lequel vit un magnat américain de la presse.
Toutes les branches Les Burrus, initiateur du développement touristique de Boncourt
Quand Alfred Burrus (1889-1919) décida d’ouvrir les grottes de Milandre vers 1889, il ne se doutait pas que son initiative allait promouvoir Boncourt au rang de village touristique. De la fin du XIXe siècle à 1983, un siècle de fréquentation propulsa Boncourt parmi les lieux incontournables à visiter. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les cartes postales anciennes qui fleurirent et accompagnèrent les milliers de visiteurs, qui, en autobus ou en voitures, se pressaient devant l’entrée des grottes de Milandre. Des restaurants accueillaient visiteurs et amoureux de la nature, notamment le célèbre restaurant de la Rochette, situé en proximité.
Mais en 1983, son petit-fils Alfred (1928- ?), est confronté à de sérieuses inondations qui entraînent la fermeture provisoire des grottes.
 
Que vont-elles devenir ? Voici une question que l’on a souvent posée à Alfred Burrus dans les années quatre-vingt. Alors que l’exploitation des grottes se portait bien, Alfred Burrus s’est trouvé devant un problème insoluble d’inondations à répétition, condamnant finalement le projet de réouverture. Découragé, il finit même par léguer à la commune de Boncourt la tour de Milandre située sur son domaine. Les autorités locales ont réalisé une heureuse restauration grâce aux dons de Charles et de Gérard Burrus.
Branche Joseph Burrus Odile, Marie-José, Denise, Christiane, Odette, Marcelle : les anges des réfugiés français
À l’automne 1944, de l’autre côté de la frontière entre Boncourt et Delle, la population de Belfort manque de tout. La situation sanitaire est déplorable. Face à cette catastrophe humanitaire qui s’annonce, la Croix-Rouge se mobilise pour évacuer les personnes les plus vulnérables, en priorité les enfants.
 
Henri Viellard est industriel à Morvillars, président de la Croix-Rouge de Belfort. Il est marié avec Marie-José Burrus, fille d’Albert et Odile Burrus de Boncourt. Sous la protection de la Croix-Rouge et avec l’aide d’autres bénévoles, Henri Viellard et son épouse Marie-José vont organiser le plus important sauvetage d’enfants entre la France et la Suisse de toute la guerre, aidés par de nombreux Boncourtois et Boncourtoises, telles les familles Jurot et Prêtre. A Boncourt, les deux familles Albert et Henry Burrus se mobilisent pour accueillir les enfants. Les filles Burrus, Odile, Marie-José, Denise, Christiane, Odette, Marcelle et les autres sont diplômées de la Croix-Rouge ou Samaritaines, bénévoles dans des organismes de secours.
 
Le 20 septembre 1944, les Ausweiss sont délivrés à Henri Viellard. Les premières évacuations peuvent commencer. Ces premiers convois vont ouvrir le chemin à plus de 15 000 enfants de Franche-Comté, qui arriveront entre septembre et novembre 1944, à raison d’un transport de 150 enfants par jour. Soit un quart de l’ensemble des enfants étrangers pris en charge par des instances humanitaires en Suisse durant toute la Seconde Guerre mondiale. Ils regagneront leur foyer français au printemps 1945.
 

Légende de la photo

Odette et Marcelle Burrus, au fond, prêtant assistance aux enfants réfugiés français.
Branche Joseph Burrus Paul Le Mintier de Léhélec - Un consul dans la famille Burrus

Paul Le Mintier de Léhélec, né en 1912, descend d’une ancienne famille noble de Bretagne. Son enfance, austère, se déroule à Nantes. Il est envoyé ensuite chez les Jésuites à Evreux, qui le préparent à passer avec succès le concours des Affaires étrangères. Il brille à Sciences Po à Paris et s’engage dans la diplomatie. Il entre dans la carrière diplomatique en 1945. Il est successivement en poste à l'ambassade de France à La Haye de 1945 à 1947, à l'administration centrale de 1947 à 1953, consul général à Sao Paulo de 1953 à 1959, à nouveau à l'administration centrale de 1959 à 1960, et enfin consul général à Singapour de 1961 à 1964.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Paul Le Mintier de Léhélec est officier dans la cavalerie après avoir fait ses classes à Saumur. Rapidement fait prisonnier après la débâcle de l’armée française en juin 1940, il est interné en Allemagne, à Lubeck. Doué d’un fort caractère, ne supportant pas les conditions de prisonnier de guerre, il entreprend trois tentatives d’évasion. Considéré par les Allemands comme une forte tête, il est enfermé dans la sinistre prison de Colditz, dans l’est de l’Allemagne. Le régime nazi avait transformé le château de Colditz en un camp de prisonniers affecté aux officiers alliés (Oflag). (Le neveu de Churchill y était retenu prisonnier). C’est une forteresse dominant un promontoire d’où l’évasion est censée être impossible, car la sécurité est assurée par des gardiens plus nombreux que les prisonniers eux-mêmes. Les traitements réservés aux prisonniers sont durs. Paul Le Mintier de Léhélec subit de tels mauvais traitements qu’une fois libéré en 1945, il est dans un état physique déplorable : il a perdu ses ongles et a le corps couvert d’abcès.

La paix revenue et après son mariage avec Odette Burrus en 1947, le couple s’installe à Neuilly, puis Paul enchaîne les responsabilités. Après plusieurs missions pour le Quai d’Orsay, il est nommé consul général à Sao Paolo au Brésil en 1953. Paul et Odette ont le coup de foudre pour ce pays. Ils ont la passion de l’équitation et parcourent les immenses contrées de ce monde étonnant du Brésil, parfois à la limite de l’impossible, l’esprit aventureux chevillé au corps. Le couple a déjà trois enfants, Gwénola, née en 1949, Jeanne-Marie née en 1950 et Gaël, né en 1952, puis naîtra Anne, en 1956. Paul et Odette éprouvent une passion pour ce pays attachant, à tel point qu’Odette est tentée d’adopter un orphelin brésilien. Il faudra toute la lucidité d’une sœur dominicaine pour l’en dissuader.

Paul et Odette Le Mintier de Léhélec vivront intensément leur vie au Brésil. A Sao Paulo, Paul, en qualité de consul, représente la France aux côtés de l’écrivain et journaliste Claude Mauriac, fils de François Mauriac, aux célébrations du quatrième centenaire de la ville. Il reçoit des vedettes françaises comme l’acteur Jean-Louis Barrault, lors du premier festival du cinéma à Sao Paulo en février 1954. En 1959, il inaugure le vol Air France Sao Paulo-Buenos-Aires en Argentine. La vie culturelle entre les deux pays est au beau fixe.

Paul et Odette sont fortement imprégnés de valeurs religieuses. Chez les Le Mintier de Léhélec, la famille de Paul compte une sœur et un prêtre. Les Burrus sont aussi de fervents catholiques. Après vingt ans de diplomatie à l’étranger, le couple rentre définitivement à Paris en 1971. Paul décède en 1988. Poursuivant l’esprit original du couple, Odette se consacre, à sa façon, à l’action caritative religieuse. Devenue veuve, elle n’hésite pas à inviter clochards et miséreux dans son appartement parisien de 250 m2, leur servant à volonté champagne et saumon, après les avoir habillés des pieds à la tête...

Branche Joseph Burrus Odette Burrus - La vie d’une femme de diplomate au Brésil

La vie d’Odette Burrus (1920-2010) a été marquée par les voyages et l’action. Jeune fille, elle étudie le dessin en Italie, puis change d’horizon ; cap pour le Maroc dans les pas d’un couple d’amis lancés dans une affaire d’import-export. Enfant déjà, , ses parents Henry et Jeanne Burrus l’avaient envoyée en pension à Verneuil, près de Paris. Elle étouffe dans le cadre étroit du village de Boncourt, malgré l’aisance de la demeure des Chevrières. Elle respire à Bon Hôtel, la vaste propriété paternelle en Sologne. Un magnifique château au cœur d’une des plus belles régions de France. Elle s’adonne à l’équitation, sport traditionnel chez les Burrus qui se décline à Bon Hôtel en chevaux et écuries magnifiques. Comme ses frères et sœurs, elle doit occuper son temps. Dans la famille, on n’est pas des intellectuels, mais des hyperactifs. Pour Jeanne Burrus, dite Bonne-maman, lire est une perte de temps, il faut toujours être en action. Pour ses enfants, ce régime est épuisant. Heureusement, au château de Bon hôtel, les activités ne manquent pas : les parties de croquet et de tennis, les promenades à cheval au fil des kilomètres d’allées de la propriété, la chasse à courre, les baignades dans l’étang.

On s’amuse beaucoup à Bon Hôtel, et le château résonne de la joie de vivre de tout un clan familial qui reçoit profusément, invite la noblesse locale et participe à la vie mondaine de la Sologne. Odette et Marcelle grandissent dans cette atmosphère légère et enjouée. Elles sont les témoins du succès auprès de l’aristocratie française de leurs aînées Marie-Thérèse, Gilberte, Hélène et Jeanne, jeunes femmes gaies, jolies, originales et au caractère bien trempé.

On aurait tort de penser que les femmes Burrus ont évolué dans un univers frivole. Elles sont pénétrées du sens des responsabilités, car l’éducation est stricte. Durant la Seconde Guerre mondiale, Odette, qui a passé son brevet d’infirmière, accueille et soigne les réfugiés qui transitent par Boncourt et elle s’implique pour venir en aide à la population. Une implication qu’elle poursuivra toute sa vie, notamment avec le mouvement catholique Sève à Paris.

Après la guerre, alors qu’elle est en voyage loin de Boncourt, son père Henry exige sa présence au mariage de sa sœur cadette, Marcelle. Elle ne se doute pas que le destin va lui faire rencontrer son futur mari, Paul Le Mintier de Léhélec (1912-1988). Ce dernier est un ami de Sciences Po de l’époux de Marcelle, Hervé de Pechpeyrou Comminges de Guitaut (1914-1989). Invité au mariage, il fait la connaissance d’Odette. C’est le coup de foudre. La vie d’Odette bascule dans son univers de prédilection : l’action et les voyages. Car Paul le Mintier de Léhélec est un diplomate plein d’avenir. Après leur mariage le 29 novembre 1947, Paul devient en 1953 consul à Sao Paulo au Brésil. Pour Odette, une vie éblouissante l’attend, dans les lumières des réceptions et des sorties exigées par la fonction diplomatique de son mari.

Drôle, spontanée et pertinente, elle n’a pas son pareil pour raconter des anecdotes qui détendent l’ambiance parfois trop guindée des réceptions officielles. Un jour, dans un grand dîner, elle n’hésite pas à dire aux convives, hilares, que les œufs de poisson sont un délice mais que si vous les laissez macérer, ils prennent le goût de caviar, et si vous prolongez encore cette macération dans du vinaigre, cela ressemble à du… saucisson !

Odette fait rimer humour avec l’élégance. Elle s’habille chez le couturier Pierre Balmain, que le couple fréquente et reçoit à Sao Paulo. La fonction oblige certes, et elle sait rendre une tenue originale. Lors d’une réception, à l’occasion de l’ouverture du parlement anglais, elle s’aperçoit qu’elle a oublié son chapeau, dans un pays ou la coiffe est un must de raffinement. Trop tard pour en commander un. Sans se départir de son sérieux, elle saisit la serviette amidonnée de sa chambre d’hôtel de luxe, avec l’initiale Pégasus brodée dessus, et se l’enroule autour de sa tête pour en faire un magnifique turban. Juste le temps de piquer une broche en diamant sur cet original bandeau et le tour est joué. Durant la réception, on ne tarit pas d’éloges sur sa tenue et surtout son turban, qu’elle n’hésite pas à présenter comme la dernière création de Lanvin !

Ainsi était Odette Burrus…

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Le couturier Pierre Balmain venu à São Paulo pour présenter sa collection avec Paul et Odette Le Mintier de Léhélec (Années 1950).

Toutes les branches Les grottes de Milandre, propriété des Burrus de Boncourt
Vous souvenez-vous de votre dernière visite aux grottes de Milandre ? C’était avant 1983, année de leur fermeture suite à des inondations catastrophiques. Celles et ceux qui l’ont visité en gardent un souvenir émerveillé. Installées sur les terres des Burrus de Milandre, ces grottes connues depuis fort longtemps, ont leurs histoires et leurs légendes. Les archives en parlent depuis 1715, décennies durant lesquelles des pluies très abondantes ont sapé une partie de la colline laissant entrevoir une entrée découpée dans le rocher. De hardis Boncourtois se sont enfoncés dans la cavité, découvrant une des plus belles grottes de Suisse. La légende de la fée Arie et de Milandre peut commencer.
 
Les trous mystérieux, les cavités insondables, les résurgences de toutes sortes ont fortement excité l’imagination populaire du Moyen Age à nos jours. La très belle histoire de la fée Arie, profitant de l’eau fraîche et limpide des grottes pour se désaltérer, illustre fort bien l’état d’esprit lié au merveilleux.
 
Tirant avantage de cette ressource, les Burrus de Milandre ont installé vers la fin du XIXe siècle, une cabane en bois servant de guichet. Alfred Burrus, le propriétaire, a aménagé les grottes avec chemins d’accès taillés dans le roc, éclairés par une rangée de lampes à acétylène. Le tourisme à Boncourt est né.
Branche François Burrus Nado
Nado Burrus est aujourd'hui la dernière représentante encore en vie de la branche d’Albert Burrus au sein du village. Avec sa personnalité enthousiaste, elle raconte volontiers à son entourage les mille et un épisodes de ce village du Jura depuis son arrivée dans les années 1960.
 
Qui est Bernadette Féau avant de s’appeler Nado Burrus ? Jeune fille active et cultivée, elle a grandi à Chaumont-en-Vexin dans l’Oise, près de Paris. Elle rencontre, en 1961, son mari lors d’un rallye organisé chez ses parents. La rencontre est un coup de foudre. Ils se marient un an plus tard.
Nado et Charles s’installent à Porrentruy, puis à Boncourt. La jeune femme est propulsée dans la vie normée d’épouse d’un futur chef d’entreprise plein d’avenir. Peu à peu, elle affirme sa personnalité et se forge une réputation de femme responsable et engagée. Elle donne naissance en 1962 à Régis, puis Bénédicte en 1963 et Hardouin en 1970.
 
En 1958, Charles, à la tête de F.J. Burrus, est confronté à une tâche difficile : assurer la pérennité de l’entreprise et ses nombreuses périodes de transition. Charles peut compter sur le soutien avisé de Nado, qu’il qualifie de « sa 4x4 ». Elle sait s’adapter à toutes les situations, même les plus difficiles, de Boncourt à la Tanzanie ! Nado a l’occasion de le prouver lors des années de négociations précédant la vente de F.J. Burrus en 1996, puis lors de la création des fondations Guilé et Novandi en 2001. Elle est une femme engagée et s’implique auprès de son mari. Mais une grande épreuve l’attend : la maladie de son époux. Elle accompagne courageusement Charles durant cette épreuve. Le cancer l’emporte début mai 2011.
 
Après le décès de son mari, il lui tient à cœur de poursuivre différents projets et de profiter pleinement ses 8 petits-enfants . Elle peut compter sur le soutien de sa famille et de ses amis. Elle fait alors confiance à son fils Régis pour reprendre le flambeau du groupe et des fondations en 2011.
 
Femme de culture, elle est avide de connaissances. Avec Charles, elle avait l’habitude de s’entourer de personnalités intellectuelles et de porteurs de responsabilité, tournées vers la conception de grands projets de mécénat. Notamment autour de la création de la fondation Guilé pour laquelle Charles et Nado se sont beaucoup investis de 1997 à 2011. Elle repense et décore la grande demeure du domaine de Guilé en centre de conférences, ainsi que le centre équestre de Chevenez, montrant avec adresse qu’équitation rime toujours avec ornementation. Douée pour la décoration, elle n’a pas sa pareille pour mettre en scène sa table à Châtillon, savamment préparée, et régaler ses hôtes, notamment pour les fêtes de la Pentecôte ou de Noël.
 
Aujourd’hui, elle poursuit dans les sous-sols de sa vaste demeure, véritable bibliothèque communale, la collecte et le classement de la documentation sur des sujets aussi divers que la vie familiale, le Jura et l’histoire. Elle est aussi passionnée d’actualités et de politique. Lisant énormément, Nado est un esprit libre et critique aux fortes convictions, douée d’un aplomb et d’une répartie légendaire.
 
Nado s’occupe vaillamment du domaine de Châtillon et continue à transmettre ses valeurs à ses petits-enfants. Elle est devenue au fil du temps la gardienne de la mémoire familiale, garante de la cohésion du clan des Burrus de Boncourt, tissant des relations entre la France et la Suisse grâce à son réseau relationnel dense. Elle est à Boncourt Madame Charles, respectée par toute une population. Dans le cœur de ses amis, elle est Nado, femme vive, pétillante, attachante et directe. Pour ses petits-enfants, elle est Grand-Nad, au grand cœur, source d’inspiration, de rêves et d’horizons merveilleux.
 

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Nado et Charles Burrus à Boncourt en 1996

Branche Jules Burrus Paul Burrus – centenaire en 2020 !
Paul Burrus est né le 2 octobre 1920 à Senones dans les Vosges. Dans les années 1950, un double héritage constitué de la petite industrie chocolatière de son père Fernand à Saint-Dié-les-Vosges et de la fortune de son oncle Maurice, le propulse dans une vie entrepreneuriale très active.
 
A partir des années 1970, il devient en Alsace un acteur majeur dans le domaine du chocolat avec l’acquisition de l’importante usine Schaal à Strasbourg. Puis il relance avec succès les célèbres marques de chocolat Marquise de Sévigné et Salavin à Paris. Il a été dans le secteur de l’industrie chocolatière un ingénieux technicien, entrepreneur en bâtiments, concepteur d’usine et repreneur d’entreprises. Parallèlement à cette activité, au décès de son oncle Maurice Burrus, il endosse les responsabilités d’administrateur d’importantes sociétés dans des domaines aussi diversifiés que l’assurance et l’industrie tabacole. Il fait partie des quatre associés-gérants de la Manufacture F.J. Burrus de Boncourt en Suisse, de 1959 à 1996. Il apporte à l’entreprise suisse son expérience d’industriel en participant à la modernisation de la Manufacture dans les années 1970. Enfin, il relance le domaine de Hombourg en assurant sa rentabilité par le déploiement, dans les années 1970, de la monoculture du maïs.
 
En 1950, Paul Burrus rentre au conseil d’administration de la société Esca capitalisation, un des leaders en Alsace dans le secteur des assurances-vie, fondée par Maurice Burrus en 1923. Il devient président du conseil d’administration jusqu’au seuil des années 1990.
 
Paul Burrus a réussi la transmission de son patrimoine industriel et commercial à ses deux fils : la chocolaterie Schaal pour Jean-Paul et Esca capitalisation en faveur de Christian. Durant cette période, le château de Hombourg a fait l’objet d’un audacieux projet de restauration dans les années 2000 par la création d’un golf de 36 trous.
En 1985, couronnant une longue vie d’investisseur, Paul Burrus prend des parts dans la société Téléverbier en Suisse. Il est un des acteurs financiers du développement de la célèbre station de sports d’hiver.
 
Dernier pionnier encore en vie de l’industrie chocolatière des périodes de guerre et d’après-guerre, habile gestionnaire et industriel avisé, Paul Burrus prépare un livre sur son parcours d’entrepreneur avec l’auteur Philippe Turrel.
 
PS: Les enfants de Paul ont publié un très beau livre Janine & Paul Burrus, cent ans d'une vie bien remplie en octobre 2020. Ce livre n'est pas commercialisé.  
Branche François Burrus Il y a 60 ans, disparaissait Albert Burrus.

Le 14 octobre 1960 décédait Albert Burrus. Fils de François-Xavier et de Maria Burrus, il est né le 4 janvier 1877. Il commence ses études au collège de Dôle et termine sa scolarité à Bâle où il obtient le diplôme de Maturité commerciale. Pour achever sa formation professionnelle, il fait ensuite des stages à la Régie hongroise des tabacs de Budapest, puis achève sa formation complète dans le secteur du tabac en effectuant quatre années de stage dans la manufacture familiale F.J. Burrus à Boncourt, dans le Jura suisse. Le 1er octobre 1901, il épouse Odile François, fille d'un important courtier dans le tabac d'Anvers, en Belgique. Le couple donne naissance à neuf enfants. Albert Burrus, qui est fils unique, eut la joie de compter 102 descendants au terme de son existence.

En 1911, Albert Burrus et son cousin germain Henry accèdent à la gérance de la Manufacture. Ils engagent une audacieuse politique sociale, fondée sur des principes chrétiens, en introduisant en 1917 les allocations familiales. C’est une première en Suisse, et F.J. Burrus figure parmi les pionnières en Europe au palmarès des entreprises en la matière, après les établissements Michelin en France. Albert et Henry Burrus ne s'arrêtent pas à cette seule action. Le personnel, ainsi que les épouses des ouvriers et des employés bénéficient, dès 1919, d’une assurance contre les risques de la maladie. Dans les années 1930, l’entreprise accorde à ses employés les congés payés, finance les primes d’assurance-maladie et les cotisations retraites. Un des points forts de l’action sociale est de favoriser le logement de ses ouvriers. Elle assure aussi le financement de prêts à taux très avantageux pour les ménages construisant des maisons avec jardin. Albert et Henry édifient une politique sociale en avance sur son temps. Leurs fortunes respectives sont mises au service d’innombrables libéralités.

Homme du Jura, profondément enraciné dans sa terre de Boncourt, Albert Burrus a fait partie d'une communauté lui témoignant un véritable attachement.

Lettre d’une famille de Boncourt remerciant Léon Burrus de la donation de la maison d’Albert Burrus en faveur de la commune de Boncourt

Branche François Burrus

« Boncourt, le 4 décembre 1966

Cher Monsieur Léon,

L’exceptionnel héritage que Boncourt a l’honneur et la joie de recevoir nous a émus profondément. Ce bâtiment, votre maison paternelle, est le symbole de la vraie famille chrétienne abritant des êtres paisibles, soucieux de dispenser à autrui : joie, générosité, droiture.

Ce beau bâtiment a donc une autre mission. Il est le centre vital de toute la communauté Boncourtoise. Que Dieu qui sait tout le bonheur vécu dans ses murs, toutes les bontés et consolations à tant de monde vous rende grâces et bénédictions, le Merci inimaginable que vous doit, ainsi qu’à votre famille chaque Boncourtois.

Il reste à souhaiter à notre nouvelle mairie une existence heureuse, intelligente et prospère selon vos désirs.

Veuillez croire, cher Monsieur le Maire, à notre gratitude et à nos sentiments les meilleurs.

Louis Jurot et ses enfants ».

1966 : La donation de la mairie de Boncourt, l’ancienne demeure d’Albert et Odile Burrus

Branche François Burrus
Dans le cadre de notre chronique sur les Burrus et le mécénat, nous vous proposons de lire trois extraits de l’allocution prononcée le lundi 7 novembre 1966 au Pâquis par Me Pierre Ader, en présence du Conseil communal de Boncourt, des enfants et beaux-enfants de M. et Mme Albert Burrus à l’occasion de la donation de la propriété du Pâquis à la commune de Boncourt.


Extrait 1

« Vous n’avez devant vous que des Burrus. Si l’on en croyait l’état-civil, il y en aurait parmi nous une dame Nicod, une dame Viellard, une dame André, des dames Ader. Mais l’état-civil ne reflète parfois que des apparences et les dames que je viens de citer sont en réalité restés de vraies Burrus, et qui mieux est, elles ont transformé leurs maris en véritables Burrus ».

Extrait 2

« Nous offrons à la commune de Boncourt, de lui donner à titre inaliénable, la maison dans laquelle nous sommes et la partie de son jardin. Mais nous mettons à cette donation deux conditions :
- La maison actuelle devra rester extérieurement dans son aspect actuel et être utilisée par la commune pour y établir un service communal et de préférence la mairie.
- Le jardin devra être conservé en nature de jardin, sans qu’aucun des beaux arbres puisse être abattu, et à usage de jardin public, sous la dénomination établie par des plaques apparentes de « Parc Albert Burrus » ou « Jardin Albert Burrus », à votre choix.
Ces deux conditions, Messieurs, découlent de deux des mobiles qui ont déterminé notre décision : le souvenir et la piété filiale. Nous ne pouvions pas en effet envisager la possibilité d’une démolition de cette maison qui abrite depuis plusieurs générations notre famille, et qui a été le lieu de tant d’évènements familiaux et même débordant le cadre de la famille, comme le passage des enfants français réfugiés en 1944 et 1945.
Et nous tenions à associer définitivement autant que l’homme peut envisager quelque chose de définitif, le nom de M. Albert Burrus à ce village de Boncourt qu’il a tant aimé.
Cela m’amène à vous dire le troisième mobile qui nous a animés : la reconnaissance. Nous voulons en effet remercier ainsi la commune de Boncourt de tout le bonheur qu’elle et ses habitants ont donné pendant toute sa vie à celui que nous appelions tous si naturellement « Père » ».

Extrait 3

« Si vous voulez bien accepter notre offre, Messieurs, pour nous ce charme ne sera pas rompu. Cette maison restera la maison du souvenir, de la piété filiale et de la reconnaissance. Et dans le cours des années futures, quand un de vos petits-enfants ou arrière-petits-enfants vous demandera en lisant un nom sur les portes du jardin, « qui était-ce, Albert Burrus », vous pourrez lui répondre « C’était un homme juste et bon, qui aimait Boncourt, que Boncourt aimait et qui a fait honneur à Boncourt ».
 
 

Légende des photos :

  • L'actuelle Mairie de Boncourt (JU).
  • Les Burrus et branches alliées Ader, Nicod, André, Viellard. De gauche à droite : Robert Burrus, Maguy Burrus, Pierre Ader, Denise Ader, Henri Viellard, Marie Josée Viellard, Cécile André, Isabelle Ader, Christiane Nicod, Pierre Nicod, Paul Burrus, X, X, Léon Burrus, François Burrus, X.)

Sécheresse de 1893 - Les Belges et les frères Burrus au secours des paysans du Jura

Toutes les branches

Annonçant peut-être la venue des soeurs François, Odile et Jeanne, à Boncourt, les graines en provenance de Belgique ont été très utiles pour combattre la sécheresse qui s’était abattue sur Boncourt en 1893.

Au cours des cinq cent dernières années, la sécheresse a régulièrement sévi en Suisse. Selon les recherches historiques des climatologues, 1540 et 1616 (été caniculaire) représentent des années records. En 1540, le Moyen Pays ne connut que six demijournées de pluie entre mars et septembre. Depuis la fin du XIXe siècle, d'intenses sécheresses estivales se sont produites : en 1893, 1904, 1911, 1921, 1934, 1945, 1947, 1949, 1950, 1952, 1959, 1976, 1983 et 2003. Le printemps 1843, l'été 1947 (qualifié "d'été du siècle"), ainsi que les années 1949 et 1976 causèrent les plus grands ravages.

Les zones les plus touchées furent généralement les régions basses du Moyen Pays, déjà peu arrosées en temps normal. En raison de la richesse topographique de la Suisse, les grandes sécheresses ne s'étendent jamais à l'ensemble du territoire, ce qui permet de compenser le manque d'eau à l'aide des régions de montagne généralement privilégiées en période de canicule et des pays limitrophes. On dispose alors aussi d'un excédent d'eau dû à l'accélération de la fonte des neiges et des glaciers dans les Alpes.

Malgré cela, la Confédération et les cantons durent mettre en oeuvre des programmes d'aide pour les exploitations agricoles les plus durement touchées par les mauvaises récoltes (céréales, foin) de 1947, 1949 et 1976. En 1947, la perte de gains pour les paysans fut chiffrée entre 700 millions et 1,1 milliard de francs (en fonction du niveau des prix de 1991). Les sécheresses causèrent en outre des problèmes dans l'approvisionnement régional en eau potable et dans la production d'électricité…

1900-2020 : 120ème anniversaire de la donation par François Burrus de la salle communale de Boncourt

Branche François Burrus

Dans le cadre de notre chronique sur les Burrus et le mécénat, voici un autre exemple de la générosité de la branche de François Burrus : la donation de la salle
communale en 1900, aujourd’hui la salle du pont, transformée en hall de gymnastique.

Depuis 1909, François Burrus est maire de Boncourt et député au Grand Conseil bernois, élu en 1892. Devant le manque de locaux pour accueillir une mairie digne de ce nom, il décide de faire don d’une construction, la salle communale, commandée à l’architecte de Porrentruy Maurice Vallat. La famille de François Burrus est à l’origine de cette construction singulière, même si aucune trace de paiement concernant l’édification ne figure dans les comptes de la commune. Le don est anonyme. Les Burrus montrent aussi le souci de construire un bâtiment élégant, aux proportions harmonieuses. L’esthétique et l’intégration de l’architecture dans le paysage est leur préoccupation. Ils font appel à un architecte de renom : Maurice Vallat.

La construction d’un tel bâtiment présente plusieurs difficultés. Maurice Vallat doit faire face à un problème de dénivellation de la parcelle située en bordure de la rivière Allaine. Il réussit le tour de force de tirer profit d’un terrain difficilement aménageable qui lui permet de réaliser une toiture particulièrement élaborée. Le volume construit dans la partie haute de la parcelle est couvert d’un toit en croupe surélevé d’une large lucarne avec couverture en demi-croupe. Au-dessus des fenêtres, la toiture est coupée par des auvents à un versant moins pentu. La partie centrale de la couverture forme en fait la continuité du toit en croupe, tout en étant plus basse d’environ un mètre. Les fenêtres sont recouvertes petites toitures à la Mansart. Enfin, le volume le plus bas est couvert d’un simple versant de toit qui suit la dénivellation du terrain. Le reste de l’édifice se caractérise par des éléments en pans de bois dans la partie haute des façades et des aisseliers qui participent également à cette hiérarchisation des volumes.

L’entrée de la façade nord est creusée dans une niche. Son arc a la particularité de reposer sur deux colonnes de dimensions complètement différentes. Sur la gauche, la colonne ne dépasse pas un mètre et se trouve pratiquement à même le sol, alors que la colonne de droite mesure près de deux mètres et est placée sur un socle d’environ un mètre. Cet arc rampant contribue à faire de cet édifice un monument très original au sein de l’oeuvre de l’architecte Maurice Vallat, qui construira d’ailleurs en 1904-1905 la villa des Chevrières d’Henry et de Jeanne Burrus…

Maurice Vallat (1860-1910)

Biographie. Né en 1860 à Porrentruy, mort à Belfort en 1910. Fils de l'architecte Maurice Vallat père. Formation à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Très bon représentant de l'architecture 1900 en Suisse. Il importe dans le Jura une manière pittoresque "internationale", qui se démarque du Heimatstil (style architectural ancré dans les traditions locales). Son architecture, surtout domestique, est soumise simultanément aux modes du régionalisme français d'obédience balnéaire, de l'Art nouveau et du rationalisme de Viollet-le-Duc. Réalisations de grande qualité et très "complètes" par le soin des détails, ce qui les rapproche du concept de Gesamtkunstwerk (fusion de plusieurs styles).

Réalisations principales. Villas à Porrentruy: avenue A. Cuenin n° 1 (1900) et 2 (1900), route de Bure n° 21, rue A. Merguin n° 42), immeuble commercial et locatif à Porrentruy (allée des soupirs n° 1), villa Henry Burrus à Boncourt (1909, transformée en foyer de retraite en 1988), église St-Etienne à Bressaucourt (1893-94), clocher-porche de l'église St-Germain d'Auxerre à Movelier (1899-1900), église St-Georges à Montsevelier (1900-1901), institut Bethléem à Immensee, hôtel du Tonneau d'Or et Grands magasins Touvet à Belfort (extrait du dictionnaire du Jura).

Scoop au cimetière de Boncourt ! Un titre de bourgeois et une donation en 1899 des frères Burrus

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La récente découverte de ce document par Philippe Turrel permet d’élargir la notion de mécénat à un nouvel équipement public de Boncourt, le cimetière. A ce jour, aucun document n’était venu éclairer les circonstances de la création du cimetière. Cette découverte vient de combler cette lacune.

« Je soussigné, receveur de la caisse bourgeoise de Boncourt, déclare avoir reçu de Messieurs Burrus, Louis, Joseph, Martin, Jean-Baptiste, François et Jules, tous de Boncourt, la somme de trois mille francs, à titre de don à la bourgeoisie de Boncourt, et ce pour la construction du nouveau cimetière, dont quittance au nom de cette dernière.

Boncourt, le 5 septembre 1889 - A.Plomb».

Martin Burrus meurt en cherchant un enfant disparu

Branche Martin Burrus

Venu au monde en 1918, Martin Burrus est le fils d’André et de Marguerite Burrus, née Feltin, soeur de l’archevêque de Paris, Maurice Feltin (1883-1975). Il fait de brillantes études à la villa Saint-Jean de Fribourg en Suisse et à Sainte Marie-aux-Mines en Alsace, passe son baccalauréat à Paris et obtient deux licences, une de philosophie et l’autre de lettres. Plus tard il décroche à l’université de Genève une licence en sciences économiques et politiques. La poursuite de ses études ne l’empêche pas de mener une activité bancaire à Zurich, Tanger et New-York. En 1947, il succède à son père André Burrus comme associé de la manufacture F.J. Burrus de Boncourt en Suisse. Il accomplit des stages dans le secteur du tabac pour se parfaire à la connaissance de cette nouvelle activité.

Martin décide également d’entreprendre des études d’ingénieur des mines et participe à des expéditions géologiques et de prospection pétrolière pour investir un jour des capitaux dans cette industrie. Possédant la double nationalité française et américaine il est à la fois un homme d’affaires et un intellectuel. Une brillante
carrière s’ouvre à lui.

Mais le destin en décide autrement. En juin 1958, il fait partie d’une expédition géologique dans les Montagnes-Rocheuses aux Etats-Unis, mobilisée pour rechercher un enfant disparu d’une colonie de vacances, le petit Evrard Hendee, âgé de cinq ans. Sans présager de ses forces, malgré une maladie de coeur, Martin Burrus a tenu à participer aux recherches en raison de sa parfaite connaissance de la région. Après bien des heures d’efforts, il aperçoit soudain le corps de l’enfant gisant au fond d’une crevasse. L’émotion est trop forte ; victime d’une défaillance cardiaque, il ne tarde pas à succomber et décède brutalement.

Sa disparition a saisi d’effroi sa famille de Sainte-Croix-aux-Mines. Très attaché à son frère René, Martin lui avait fait jurer de reprendre sa place d’associé de la Manufacture F.J. Burrus s’il devait mourir d’un accident ou d’une maladie…

En 1966, la bourse Burrus était attribuée à la recherche médicale

Branche François Burrus

En avril 1964, à l’occasion du 150e anniversaire de la manufacture F.J. Burrus, Léon Burrus, un des associés-gérants, annonçait la création d’une bourse Burrus dont la gestion a été confiée au Fonds national suisse pour la recherche scientifique. Celui-ci a versé chaque année 30 000 francs suisses à des privat-docent, des assistants et de jeunes chercheurs dans les disciplines suivantes : sciences naturelles, médicales, morales, juridiques et économiques.

Ainsi, en 1966, le Conseil de la recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique attribuait pour la troisième fois la Bourse Burrus. Pour l’attribution 1966, n’étaient acceptées que les candidatures émanant de l’étude des sciences médicales et vétérinaires. Les 30.000 francs de la bourse ont été remis au Dr Claude-Victor Perrier, docteur en médecine et premier chef de clinique à la clinique médicale thérapeutique de Genève. Le lauréat utilisera cette bourse pour poursuivre, auprès des National Institutes of Health (Bethesda, USA), ses études dans la pharmacologie clinique des affections digestives.

Puis son fils Charles reprenait le flambeau. En 1975, la 11e bourse Burrus, d’un montant de 40 000 francs suisses avait été remise à Berne à François Dessemontet, docteur en droit à Lausanne, en présence des membres du Conseil national de la recherche et des représentants de la manufacture Burrus…

René Burrus, un philosophe dans les affaires

Branche Martin Burrus

René Burrus est né en 1925 à Sainte-Croix-aux-Mines en Alsace. Sa vie est synonyme d’engagement. En 1944, à 21 ans, il incorpore le Régiment colonial des Chasseurs de chars de la 1 ère armée du général de Lattre de Tassigny. Aux commandes de son char, il participe à la libération de l’Alsace. Revenu à la vie civile à Paris, il fait Sciences Po et se destine à une carrière dans le journalisme ou la diplomatie. Très tôt attiré par la philosophie, il est le plus intellectuel des Burrus de sa génération. Plusieurs de ses ouvrages témoigneront de son goût pour les spéculations sur le sens de l’existence. En 1958, il bascule dans l’univers du tabac au décès de son frère Martin qui avait repris les rênes delà manufacture F.J. Burrus de Boncourt, à la suite de son père André. Il devient le successeur de Bernard en 1959. Il apporte son talent de diplomate pour dénouer les conflits dans les rapports souvent tendus entre les associés, d’abord entre Léon et Gérard, puis entre Charles et Xavier. F.J. Burrus avec son cousin Paul qui souhaite introduire des bonbons au goût de tabac.

Les campagnes anti-tabac commencent à prendre de l’envergure et René Burrus envisage sérieusement de mettre la Manufacture au vert. Il possède une solide expérience dans le domaine des plantes médicinales en qualité de co-fondateur de l’Institut sur les rythmes biologiques à Montvaillant en France. Au début des années 1970, sa proposition d’orienter F.J. Burrus vers la production de plantes médicinales, est bien accueillie par le conseil d’administration. Fort de l’expérience de la Manufacture dans la production de tabacs indigènes et d’un laboratoire d’analyse des plantes à la pointe du progrès, René Burrus est optimiste. Ses  premiers efforts portent leurs fruits. 15 000 m2 de plantes médicinales sortent de terre dans le canton du Jura. Les planteurs cultivent des plantes telles que le thym, la sauge, la menthe, la valériane… Une société est créée, Spagyros, chargée de diffuser par correspondance auprès des médecins, les produits homéopathiques issus de ces plantations. Les débuts sont prometteurs : 250 médecins suisses s’abonnent pour tester les produits Spagyros. Ces derniers sont d’excellentes qualités, les dilutions des plantes étant réalisées manuellement …

Malgré l’intérêt du monde médical, les associés de F.J. Burrus ne croient guère au succès de l’entreprise de leur cousin René, en raison d’habitudes trop ancrées dans le mono produit du tabac. Les associés n’accordent pas les dix millions de francs d’investissement pour lancer efficacement l amarque sur le marché parapharmaceutique. Le manque de connaissances de ce secteur particulier, des erreurs dans la présentation des produits, l’absence de volonté de F.J. Burrus auront raison de cette belle idée de diversification. René Burrus a eu raison trop tôt ! Dommage, car quelques temps après, des firmes pharmaceutiques réputées s’engouffrent dans ce créneau porteur. Aujourd’hui, la marque Spagyros a été reprise et elle est toujours active dans le monde des plantes et remèdes biologiques

Repères biographiques

  • Né en 1925 à Sainte-Croix-aux-Mines en Alsace. Décédé en 2017.
  • Fils d’André Burrus, (1885 - 1974) associé-gérant de la manufacture F.J. Burrus de Sainte-Croix-aux-Mines en Alsace de 1911 à 1947 et de Boncourt et de Marguerite Feltin (1886 - 1971).
  • René Burrus a été marié avec Jacqueline Benoist (1926 -) et Florence d’Irrumberry de Salaberry(1932 -).
  • Trois enfants de l’union avec Jacqueline Benoist : Ghislain (1948 -), Jean-Noël (1951 -) Fabienne(1952 -)

Repères professionnels

  • Fondateur d’’une société de parfums au Brésil.
  • Associé de la Manufacture F.J. Burrus de Boncourt.
  • Conseiller d’un groupe d’investisseurs américains en France.
  • Président du groupement IPEA (International PetroleumAgency).
  • Initiateur de l’Institut des sciences et des techniques humaines à Paris..

Ouvrages de René Burrus

  • La vie pour quoi faire ? Editions du Mont-Blanc 2000.
  • Pachka, clarté sur le chemin, Publibook, 2002. Une soif de lumière, Editions de la Lumière, 2002.
  • Nous cheminons, mais dans quel sens ?
  • Mémoire de René Burrus.

Pour en savoir plus sur René Burrus

  • La saga des Burrus, le clan des Audacieux, Slatkine, 2018
  • De Boncourt (Suisse) à Sainte-Croix-aux-Mines. Le coup de tabac des Burrus d’Alsace, Editions du musée, 2014.

Il y a 120 ans, François et Maria Burrus invitaient 300 Boncourtois pour leurs noces d’argent

Branche François Burrus

Les Burrus ont donné de nombreuses fêtes à Boncourt. Celle du 26 septembre 2020 s’inscrit dans une longue tradition inaugurée par François Burrus, maire et député du Grand Conseil bernois.

Ainsi, en 1900, à l’occasion de leurs noces d’argent, lui et son épouse Maria Kayser ont mis Boncourt en fête. Dès 5h30 du matin ! Une danse joyeuse réveille les différents quartiers du village, tirant du lit les plus endormis. A 11h30, la fanfare fait son entrée dans leur propriété du Pâquis malgré une fine pluie. Le chef de la fanfare adresse au couple un délicat compliment au nom de la société de musique, dont François Burrus est le président. Puis, au nom de l’ensemble des ouvriers de la fabrique, deux magnifiques corbeilles de fleurs leur sont présentées. Enfin, François Burrus prononce son allocution, rappelant le 25 e anniversaire de l’entrée de différents employés dans sa manufacture de tabac. Au terme de son discours, plus de 300 Boncourtois prennent leur place pour le festin.

Dans une cantine fort bien ornée, un dîner de plusieurs centaines de couverts est servi, réunissant les familles Burrus et Kaiser, toutes les autorités de Boncourt et l’ensemble des ouvriers de la fabrique F.J. Burrus. Une surprise est réservée à ces derniers. Diverses gratifications en argent, variant suivant les années de travail, sont déposées dans leurs couverts. François Burrus montre ainsi à sa manière que la question sociale est toujours au coeur de ses préoccupations. Différents toasts sont portés en l’honneur des deux jubilaires. Des productions de musique et de chant, diverses chansonnettes, la lecture d’une touchante lettre des ouvriers à François Burrus témoignent de l’amitié qui a régné durant cette journée du dimanche 2 septembre 1900.

Qui est François Burrus ?

Branche François Burrus

Au décès de M. Kilcher, François Burrus (1844-1915) devient, en 1909, maire de Boncourt. Il s’engage avec ardeur dans le développement de son village. Il s’investit dans la création de la gare de Boncourt. En 1912, il aura la grande satisfaction d’inaugurer l’arrêt du premier train. Au Grand Conseil de Berne, en 1892, il occupe la place de député catholique. Il se crée un grand cercle d’amis, et ses avis, notamment dans les commissions dont il fait partie sont très écoutés. Dans les questions d’intérêt public, il travaille avec beaucoup de dévouement au sein de l’association des maires du district de Porrentruy, de la Société d’agriculture d’Ajoie, du Conseil d’administration du chemin de fer Porrentruy-Bonfol, des différents comités, conseils et associations du Jura.

Il fait partie de la commission permanente de surveillance des prisons du canton, du conseil de la Banque cantonale de Berne et de la Société d’embellissement du Jura, du comité d’initiative du Porrentruy-Damvant et est administrateur de plusieurs sociétés industrielles.
Réputé pour avoir un caractère droit, franc et loyal, ennemi des luttes politiques et partisan de la paix entre tous, il prêche la conciliation et sa grande cordialité lui a conquis des amis dans tous les partis. Il occupe le poste de juge de Paix et durant la Première Guerre mondiale, il se signale par son dévouement aux plus déshérités et aux réfugiés français. Industriel dans les tabacs, il reprend la manufacture paternelle avec son frère Joseph en 1876, avant de la transmettre à son fils unique Albert en 1911.

Gilberte de Salaberry : Une poétesse de la nature

Branche Joseph Burrus

La découverte de la poésie offre des instants délicieux qui ont peut-être remplis vos moments de vie durant cette parenthèse si particulière du confinement en France. C’est encore le moment de découvrir la poëtesse Gilberte de Salaberry (1911-1992) fille d’Henry Burrus, née à Boncourt en Suisse. Elle rencontre au château de Bon hôtel en Sologne Robert d’Irumberry de Salaberry (1901-1993). Marié en 1931, le couple aura cinq enfants.

Depuis sa plus tendre enfance, Gilberte est attirée par la poésie. Après la Seconde Guerre mondiale, elle fréquente les milieux artistiques de Paris, écrivains et plasticiens de renom. Elle publie plusieurs ouvrages de poésie.

L’écrivain français Georges Pillement lui consacre une préface à son recueil de poèmes intitulé Poèmes II. Il célèbre Gilberte en ces termes : « Gilberte de Salaberry est, de toute évidence, ce qu’on appelle un poète, un poète animé par un irrésistible besoin d’exprimer tout ce monde hallucinant d’une vie intérieure. Ces vers nés dans des courses à travers bois expriment dans cette conscience aiguë qu’elle a de la nature, une âme torturée, extasiée, qui se libère de ses phantasmes et se livre à ses exorcismes. Une poésie où la réalité se dilue en rêves, où le rêve se solidifie et devient chair ou minéral, une poésie qui nous ouvre un monde  inconnu aux enchantements mystérieux et troublants ».

Poèmes II

Branche Joseph Burrus

« Nous foulerons ces champs de forêts
Répondant par de simples murmures
Au bruit crissant des feuilles.
Nous parlerons des arbres en larmes
Tristement penchés sur une fin
Avant glacis et frimas.
Nous nous tiendrons par la main
Offrant nos doigts aux destinées
De l’automne fané.
Nous palperons des ombres
Pour descendre dans le coeur froid
Des cryptes odorantes.
Nous atteindrons le jour
Aurore fondue
Revivante en son signe.
»

Gilberte de Salaberry
Grassin Editions 1962

A découvrir du même auteur

  • Poèmes, illustrations de Jacques Villon, Editions Milieu du monde, Genève.

A découvrir aussi, le recueil de poèmes de sa fille Florence d’Irumberry

  • Radiosa Aurora, Publibook, 2002.

Les Burrus font de l’espionnage

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Saviez-vous que, pendant les deux guerres mondiales, les Burrus se sont livrés à des activités d’espionnage en faveur de la France et de ses alliés ? Espionnage est sans doute un grand mot, mais toujours est-il que la famille Burrus, profitant de la proximité de la frontière, organisait la transmission d’informations aux services du renseignement français. Elle ne manquait pas d’imagination.

En 1914, Henry Burrus rassemblait les enfants du village et leur demandait d’aller jouer au football à deux pas de la frontière. Les footballeurs étaient chargés de shooter dans un ballon en territoire français. Un ballon très spécial, puisqu’il était rempli de documents destinés au Deuxième bureau, les services secrets français. Le ballon s’envolait de l’autre côté de la frontière… et était récupéré aussitôt par un agent.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est Charles Burrus, encore enfant, qui était chargé de mission : à l’intérieur des cahiers placés dans son cartable d’écolier, sa mère Guigui glissait des documents destinés aux Alliés. « Avec mon cartable sur le dos, se rappelle Charles, j’allais soi-disant rendre mes devoirs à l’institutrice de la Queue-de-Loup, qui me servait prétendument de répétitrice. En réalité, je m’arrêtais dans une ferme et je donnais les documents à l’agricultrice, qui se chargeait de les transmettre à qui de droit. »

Pour compléter cette chronique des Burrus en temps de guerre, ajoutons que Robert Burrus, frère de Léon, dirigeait l’entreprise Turmac à Zurich. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est contacté par une firme juive de Genève qui l’appelle au secours : l’un de ses directeurs, Otto Margulies, risque les camps de concentration. La lettre J est déjà inscrite sur son passeport. Robert Burrus n’hésite pas : il engage Otto Margulies comme directeur de Turmac, offrant à cet homme brillant et à sa famille le soutien et la protection des Burrus.

L’engagement inconditionnel de la Manufacture Burrus en faveur des Alliés lui vaut de figurer sur la liste des entreprises européennes qui ont droit aux « Navy Certificates » des certificats de navigation autorisant le transport par bateau des marchandises destinées à l’importation.

Après la guerre, le général américain commandant la zone internationale de Trieste cherche, pour l’approvisionnement de la ville en cigarettes un fabricant de tabac qui ne s’est jamais compromis ni avec les nazis, ni avec les communistes. Son choix se porte sur les sociétés F.J. Burrus et Turmac, qui se voient ainsi récompensées involontairement de leur attitude intègre pendant le conflit : pendant plusieurs années, les deux sociétés-soeurs exporteront à Trieste leurs marques FIB et Astoria.

Durant la guerre froide, Gérard Burrus a longtemps collaboré avec les services de renseignements suisses à l’époque de la lutte contre l’empire soviétique.

Gérard Burrus au Musée de l’uniforme des Franches-Montagnes en Suisse

Branche Joseph Burrus

Quelques temps avant son décès, Gérard Burrus (1910-1997), grand amateur d’uniformes, a fait don de sa collection au Musée de l’uniforme situé à Peu-Péquignot dans les Franches-Montagnes dans le Jura suisse.

Le Musée de l’uniforme a ainsi agrandi son fonds avec l’arrivée de cette collection personnelle de Gérard Burrus. L’institution qui gère le musée est le dépositaire de quinze tenues complètes portées par l’industriel jurassien. Une aubaine, d’autant plus que tous les accessoires sont en parfait état.

La collection offerte par Gérard Burrus est le témoin d’étapes de sa longue carrière. Ainsi, un vêtement en satin porté durant son enfance à l’occasion de sa première communion. Un autre témoigne de son engagement sous les drapeaux en qualité d’ordonnance du général Guisan. Plusieurs de ses uniformes militaires se trouvent ainsi dans cette collection comme de superbes habits de chasse et de confrérie, souvenirs de ses activités associatives. Les vêtements sont d’une parfaite facture, rehaussés pour certains de fils d’or ou de broderies, couvres chefs, faux cols impeccables et autres collections à l’ancienne. Les costumes de Gérard Burrus s’intègrent désormais dans une collection de 50 000 pièces, dont 200 costumes et 600 képis.

Le Musée de l’uniforme est installé dans les combles de l’auberge du Peu-Péquignot. En septembre prochain, arrêtez-vous à l’auberge pour saluer la mémoire, sinon l’étoffe du grand homme.

Dommage que cette collection, comme bien d’autres d’ailleurs, ne se trouve pas dans son village natal de Boncourt. C’est vrai qu’Emmaüs a longtemps tenu lieu de musée, au plus grand bonheur des antiquaires et collectionneurs, mais c’est une autre histoire…

Benoît, le dernier des Burrus de Boncourt

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Peut-être avez-vous croisé Benoît Burrus sur les routes de Boncourt, cavalier intrépide sur son tracteur géant, tirant une immense remorque chargée de foins à destination des agriculteurs français ou suisses. Né en 1962, le bonhomme est rond et trapu, parlant haut et fort, tout en gouaille et volontiers hâbleur. Voici Benoît Burrus, le dernier des Burrus de Boncourt ! Une figure locale haute en couleurs qui défraye souvent la chronique boncourtoise par ses frasques sociales.

Il est un des fils d’Alfred Burrus né en 1928 et de Blandine Goffinet, née en 1925. Solide et charismatique personnage, Alfred Burrus a fait prospérer le domaine agricole de Milandre durant des décennies.

Peut-être avez-vous croisé Benoît Burrus sur les routes de Boncourt, cavalier intrépide sur son tracteur géant, tirant une immense remorque chargée de foins à destination des agriculteurs français ou suisses. Né en 1962, le bonhomme est rond et trapu, parlant haut et fort, tout en gouaille et volontiers hâbleur. Voici Benoît Burrus, le dernier des Burrus de Boncourt ! Une figure locale haute en couleurs qui défraye souvent la chronique boncourtoise par ses frasques sociales.

Il est un des fils d’Alfred Burrus né en 1928 et de Blandine Goffinet, née en 1925. Solide et charismatique personnage, Alfred Burrus a fait prospérer le domaine agricole de Milandre durant des décennies. Pour la petite histoire, Martin Burrus, l’ancêtre de tous les Burrus d’Alsace et de Suisse s’est établi avec sa famille en 1820, près du village de Boncourt...

Il loua la très ancienne ferme de Milandre, la métairie du château. Puis, un de ses petits-fils, Pierre-Louis, poursuivra l’exploitation du domaine, préférant creuser les labours que suivre avec ses frères le filon du tabac hérité de leur père François-Joseph. Pierre- Louis est resté paysan, comme après lui, son fils Alfred (1868-1919), Jean (1902- ?), Alfred (1928- ?) et le fils aîné de ce dernier, Benoît, repreneur du domaine familial de Milandre en 1997.

Alfred, le premier, (né en 1868) avait construit à la fin du XIXe siècle une très grande ferme près de la maison initiale de son ancêtre. A cette époque, le domaine couvrait une surface de 50 hectares. Alfred a de l’ambition. Son terrain abrite une ressource qui n’est pas encore exploitée : les grottes de Milandre. Conscient du potentiel, il ouvre ce fabuleux réseau souterrain au tourisme pour diversifier ses activités. Il s’improvise guide et organise des visites dans les galeries à la recherche de la fée Arie. On vient de loin pour visiter les fameuses grottes de Milandre à la lumière des lampes à acétylène.

A sa mort, Jean, son fils aîné, né en 1902, aurait dû hériter de l’ensemble. Mais des problèmes de succession vont réduire à moitié l’emprise du domaine. Pour couronner le tout, une mésentente familiale conduit à la vente de la grande ferme. Jean en devient à moitié fou, à tel point que ses crises de démence le poussent à rentrer avec son cheval dans l’église du village durant la messe dominicale !

Le fils de Jean, Alfred (né en 1928), reçoit en héritage l’unique ferme de l’ancêtre Martin Burrus. Il est passionné par l’arboriculture. Alors que son fils Benoît tourne dix hectares de champs avec son tracteur en pressant sur des boutons, il faut une seule petite journée à Alfred pour retourner un seul hectare avec une charrue tirée par trois bons chevaux avoinés !

A la reprise du domaine, Alfred a hérité de 28 hectares, puis le domaine s’agrandit avec la location d’une vingtaine d’hectares supplémentaires. Connaisseur, Alfred plante de nombreux arbres fruitiers : pommier, poirier, cerisier, prunier, coing… Il produit beaucoup d’eau-de-vie, particulièrement de la Damassine. Mais sa spécialité, c’est la Juramine, une eau-de-vie à base de différentes variétés de pommes, dont une en provenance de Normandie. Son épouse fabrique des liqueurs d’eau-devie : du guignolet, de la liqueur de cerise et du vin de noix. Le domaine d’Alfred est une référence dans le Jura. L’ordre et la propreté du domaine, la qualité du bétail, la mise en culture des céréales d’affouragement, le verger magnifique font l’admiration des visiteurs.

Bien des décennies plus tard, après la mort d’Alfred, force est de constater que le domaine est tombé en désuétude même si Benoît poursuit l’oeuvre paternelle avec la livraison du fourrage. Dégradée, la maison ancestrale des Burrus, fierté d’Alfred, aurait besoin d’une véritable restauration. Espérons que l’approche des 200 ans de l’arrivée de Martin Burrus puisse conduire le dernier des Burrus de Boncourt à accueillir familles et cousins dans des conditions dignes du lieu de ses ancêtres…