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Que s’est-il passé à Boncourt pour justifier d’un changement aussi radical de stratégie de communication en ce début des années 1990 ? Quinze ans après la construction de l’usine 75, il y a urgence à réformer. Mais revenons dans le milieu des années 1970 pour saisir les évolutions à l’œuvre. Après le départ de Léon, Gérard entame un procès contre Charles, qu’il ne reconnaît pas en qualité d’associé gérant. L’alliance formée par Charles, Paul et René doit prendre en compte, changement de génération oblige, l’accession du fils aîné de Gérard, Xavier, au poste de nouvel associé. Ce dernier, arrivé dans l’entreprise en 1977, s’implique fortement dans le passage de l’ancienne société en nom collectif en société anonyme. Au terme de dures négociations, les accords entrent en vigueur en 1979. F.J. Burrus SA est lancée. La responsabilité personnelle des associés a vécu. C’est à ce moment précis que Xavier succède à son père Gérard. L’équipe naissante est en place : Charles et Xavier deviennent administrateurs délégués, Paul et René administrateurs. La présidence est tournante, le bicéphalisme est reconduit, du moins dans un premier temps. La sixième génération arrive aux commandes de F.J. Burrus. À la suite de leurs pères, ils assurent la direction des mêmes départements, Charles le département production, recherche et déve- loppement, Xavier le département marketing et finance. Les deux hommes se partagent l’exécutif. En 1979, les débuts sont prometteurs et sont placés sous les meilleurs auspices, car Xavier est décidé, pour le bien de l’entreprise, à faire table rase des querelles du passé, quitte à se fâcher avec son propre père. Charles organise plusieurs voyages en Grèce et aux Etats-Unis pour donner à Xavier une meilleure connais- sance des tabacs, des marchés et des fournisseurs. Une collaboration harmonieuse s’installe, qui donne jour à la création d’une société d’ex- portation, Taroma. Xavier, fort de sa formation HEC à Lausanne, prend l’initiative d’engager de véritables réformes qui s’avèrent bénéfiques pour l’entreprise en quête de rénovation.
Il siège au sein de la Chambre suisse du commerce et du comité local de la Banque Nationale Suisse. Soutenus par ses associés, il s’implique dans la définition d’une politique de marketing renouvelée, préfigurant l’évolution à venir, secteur dans lequel il montre de réels talents. Il donne l’impulsion décisive à la transformation de la Parisienne, au lancement de la nouvelle Select et se fait remarquer dans la profession par une campagne de publicité d’envergure en faveur de la Parisienne Mild. Cette promotion de la marque en 1978 est un vrai succès.
Les premières années de la gouvernance laissent ainsi espérer une ère différente pour l’entreprise. Xavier obtient le transfert à Lausanne des activités ventes et marketing, et lance le projet d’y construire un nouveau bâtiment.
L’heure est à la poursuite des changements. Le management est ouvert à des compétences extérieures, des améliorations sont réalisées dans la gestion.
L’année 1983 voit la création d’un poste de président du conseil d’ad- ministration permanent pour Charles, tandis qu’un poste de directeur général, administrateur délégué et président permanent du comité de direction est confié à Xavier. C’est la fin de la direction bicéphale. Pour la première fois dans l’histoire de F.J. Burrus, un seul membre de la famille à la responsabilité de cette fonction. Les réformes continuent, et les associés lancent la transformation de la société en holding, l’entre- prise devenant en 1984 Burrus Holding SA.
Extrait du livre la Saga des Burrus de monsieur Philippe Turrel
retrouvé dans un courrier dans le famille de François-Joseph,
En 1860, François-Joseph achète le domaine de Milandre et l’offre à l’aîné de ses fils, Pierre-Louis, qui ne croit pas à l’avenir de la manufacture et a choisi de rester agriculteur. Ce dernier travaille la terre, mais il manie aussi la plume avec aisance, comme en témoigne cette lettre à ses parents datant du 1er janvier 1848 (Pierre-Louis n’a que 13 ans) :
« Mes chers parents,
Je remplis un devoir bien doux en vous priant d’agréer au renouvellement de l’année mes sincères félicitations et l’expression de ma profonde gratitude pour vos nombreux bienfaits. Puisse le Tout-Puissant vous faire jouir jusqu’à un âge très avancé d’une santé florissante et d’un bonheur inaltérable. Puisse-t-il retrancher des années de ma vie pour prolonger la vôtre. Conservez-moi toujours votre amour et croyez que je m’efforcerai de prouver, par ma conduite, que je suis votre fils reconnaissant : Pierre-Louis Burrus. »
Cette missive de Nouvel-An est touchante à plus d’un titre. Exprimant un amour filial inconditionnel, elle révèle l’étroitesse des liens qui unissent François-Joseph et Madeleine à leurs enfants. En outre, la référence au « Tout-Puissant » est révélatrice de la foi chrétienne qui anime alors la famille Burrus, et dont les rares documents de l’époque parvenus jusqu’à nous ne font pas mention (il s’agit d’archives de l’entreprise ou de pièces officielles).
En 1868, peu avant la guerre franco-allemande, François-Joseph décide de passer la main. Martin, Joseph et Jean-Baptiste reprennent l’entreprise, suivis peu après par François et Pierre-Jules, les cadets.
La première des filles, Marie-Elisabeth, a épousé François Ecabert, et n’eut pas de descendance. La seconde, Marie-Anne, s’est mariée avec Jules Dubail ; le couple est à l’origine de nombreuses alliances composées de Kohler, de Naef, de Blétry, de Vicarino et de Gressot.
François-Joseph meurt à Boncourt le 17 décembre 1879, à l’âge de 76 ans.
Celles-ci correspondent en tous points à ses ambitions : bordant l’Allaine, elles comprennent deux maisons avec granges, écuries et dépendances, ainsi que des prés, jardins et vergers. Mais le plus important, c’est le martinet, ce lourd marteau à soulèvement mû par un moulin à eau, qui va permettre de faire fonctionner des machines. François-Joseph, qui se tient au courant des progrès de la technique, a en effet décidé de mécaniser sa fabrique. Plus tard, il complètera le développement de son atelier en y installant une machine à vapeur (l’électricité ne sera installée à Boncourt qu’en 1904). Deux de ses fils travaillent avec lui : Martin, 16 ans, et Joseph, 14 ans. L’aîné, Pierre-Louis, préfère rester dans l’agriculture à Milandre.
Les deux maisons achetées par François-Joseph, qui longent la route principale de Boncourt, serviront d’habitation à la famille jusqu’à la naissance de la quatrième génération ; en effet, Albert Burrus naîtra dans celle de gauche, et Henry dans celle de droite. La manufacture construite par François-Joseph se trouvait derrière ces maisons, qui seront démolies en 1947 pour faire place au bâtiment administratif de F.J.Burrus. Extrait de la SAGA BURRUS de Charles BURRUS