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En Alsace, Martin fait merveille : la fabrique de Sainte-Croix devient rapidement la plus importante manufacture de tabac d’Alsace. 40 ans plus tard, elle sera la plus importante d’Allemagne avec une production annuelle de 5 millions de kilos, toutes fabrications confondues, alors que celle de Boncourt n’en est encore qu’à 1 million de kilos. Chef d’entreprise hors pair, Martin est débordé de travail. Souhaitant renforcer l’équipe de direction, il demande à son frère cadet, Jules, de venir le seconder à Sainte-Croix-aux-Mines. Il trouvera en lui un appui bienvenu… et idéal. En effet Jules, compétent et travailleur, est un homme discret, dont la modestie et le caractère conciliant conviennent parfaitement à Martin. Ce dernier, connu pour ses tendances despotiques, apprécie de pouvoir rester maître à bord !
Un deuxième acte de société est signé le 30 mai 1879. Jean-Baptiste a demandé la dissolution de la société afin de laisser à son frère Jules sa place d’associé-gérant. Le nouveau document fait état des changements survenus au sein de la société. Les quatre gérants sont désormais Martin, Jules, François et Joseph. Le siège principal de la société reste fixé à Boncourt. L’histoire familiale, telle qu’elle nous est parvenue, ne nous donne aucune indication sur les raisons qui ont poussé Jean-Baptiste à céder sa place à Jules. Mais Jean-Baptiste ne quitte pas l’entreprise ; d’anciens documents prouvent qu’il effectue régulièrement la navette entre Boncourt et Sainte-Croix.
Un inventaire réalisé en 1874 au siège de Sainte-Croix-aux-Mines mérite qu’on s’y attarde un bref instant. Les locaux se répartissent comme suit : bureaux, chambre du menuisier, cours et écurie, chambre des faiseurs de cigares, chambre à préparer l’eau, salle du hachoir, place où l’on emballe, chambre des fileurs, magasin des cigares, magasin du tabac fabriqué, magasin du tabac coupé.
Le travail se faisant principalement à la main, les machines sont rares (9 pour tous les ateliers).
Le bureau comprend « le pupitre », une presse à copier, 7 bibliotaphes (bibliothèques destinées à l’archivage), 6 chaises, un crachoir en fonte, un chandelier en cuivre et un autre en fer.
Le chemin de fer ayant supplanté les attelages, l’écurie n’abrite qu’un seul cheval, Fanny.
Extrait de la SAGA BURRUS par Charles Burrus
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