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Branche François Burrus

Le premier acte de la société Burrus en 1872


Pour F.J. Burrus, la date du 19 juin 1872 marque une étape décisive : les quatre associés, « désirant établir d’une manière authentique les conditions de la société commerciale et en nom collectif existant déjà en fait entre eux », signent à Sainte-Croix-aux-Mines le premier acte de société. L’acte notarié précise que Martin demeure à Sainte-Croix, tandis que Joseph, Jean-Baptiste et François habitent Boncourt. Ce document va ancrer le principe des participations croisées entre les associés des deux entreprises ; une formule qui restera en vigueur pendant plusieurs générations, survivra à la fermeture de la Manufacture de Sainte-Croix-aux-Mines après la deuxième guerre mondiale, et ne s’achèvera qu’avec la vente de la société Burrus Holding à Rothmans International, en 1996.  
La longévité de cette association paraît à peine concevable, tant sont grands les risques encourus. Chacun des associés engageants solidairement et indéfiniment sa fortune personnelle, les incartades d’un seul d’entre eux seraient susceptibles d’anéantir tout le patrimoine ! Mais les représentants successifs des quatre lignées, au-delà des divergences qui les opposeront occasionnellement, feront toujours preuve d’une cohésion et d’une discipline remarquables dès lors qu’il s’agit d’assurer la pérennité de l’entreprise familiale.
Si l’on en croit les juristes contemporains, ce premier acte de société est régi par un curieux mélange de droit suisse, français et allemand. Cette société en nom collectif prévoit que les participations (parts sociales) des associés sont égales dans les deux sociétés entre les associés de Boncourt et ceux de Sainte-Croix. Mais le droit au bénéfice est différent : de part et d’autre, les associés-gérants ont droit à 15% pour la gérance et à leurs 17,5% pour les bénéfices, ce qui fait un total de 32,5% des bénéfices réalisés dans l’entreprise qu’ils dirigent, ainsi qu’à 17,5% des bénéfices enregistrés dans l’usine dirigée par leurs frères. Deux fois 32,5% + deux fois 17,5% : 100%, le compte y est…
La règle de l’unanimité dans les décisions est de mise, sauf pour les constructions et les grosses réparations. 
Un article précise par ailleurs qu’avant de prendre la relève, chaque nouvelle génération d’associés devra obligatoirement effectuer quatre ans d’apprentissage, dont deux dans les usines de la société de Boncourt et de Sainte-Croix, en travaillant comme ouvrier à toutes les machines utilisées pour la fabrication du tabac. Les deux autres années de formation pourront être accomplies à l’extérieur de l’entreprise, sur les marchés internationaux du tabac et dans les fabriques étrangères. 
Le but de ce règlement est d’assurer aux futurs associés une parfaite connaissance des métiers du tabac et des processus de production. Il aura aussi pour conséquence la préservation d’un climat de travail dont François-Joseph a été le pionnier et qui est l’une des marques distinctives de l’entreprise F.J.Burrus : un climat profondément humain, marqué par les relations cordiales et respectueuses existant entre les patrons et les ouvriers. Si les ouvriers sont, de par leur fonction, tenus de respecter leur patron, l’inverse n’est pas monnaie courante. Les Burrus, pour avoir travaillé aux ateliers dans les mêmes conditions que les ouvriers, savent ce que cela signifie que de passer des journées entières devant une machine, dans le bruit, la chaleur et la poussière. Ils appellent les ouvriers par leur prénom, connaissent leur situation de famille, tissent avec eux des liens qui ne font que se renforcer le jour où ils sont appelés à remplir leur rôle de gérant. Ce personnel, qui par son dur labeur contribue à la bonne marche de l’entreprise, mérite la considération et la reconnaissance : les associés, à Sainte-Croix-aux-Mines comme à Boncourt, n’auront de cesse de leur assurer les meilleures conditions sociales possibles. 
En ce qui concerne le travail proprement dit, les Burrus sont réputés pour leurs exigences. Ne ménageant pas leurs efforts, ils attendent également de leurs employés qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. La précision et la ponctualité sont érigées en valeurs suprêmes, et qui ne s’y plie pas, n’est pas digne de travailler chez Burrus !
Petit détail intéressant : avant même l’apparition de l’assurance-maladie, les associés de Boncourt prennent à leur charge les dépenses de santé de leur personnel. Un carnet de pharmacie, couvrant la période 1894-1899, contient la liste des médicaments délivrés aux ouvriers et employés. Le pharmacien de Delle se rend chaque semestre dans les bureaux de la direction de F.J.Burrus pour encaisser le montant de la créance. Les médicaments les plus fréquemment utilisés sont les purgatifs, ainsi que les préparations pectorales (sont-ce les rigueurs de l’hiver ou le tabagisme qui font tousser les Boncourtois ?…), sans oublier les vermifuges qui témoignent d’une hygiène sans doute encore rudimentaire.  Parmi les médicaments sur lesquels on s’interroge, figurent les pilules des Shakers et la « pommade résolutive ». Les noms inscrits sur les ordonnances permettent de découvrir les noms des ouvriers et des ouvrières de cette fin de 19e siècle, ces noms qui ont fait partie intégrante de l’entreprise tout au long de ses activités : Baumann, Dupré, Prêtre, Freléchoux, Bée, Goffinet, Breton, Gelin, Prongue, Mathez, Bourquenez, Berger, pour n’en citer que quelques-uns.
Tous les efforts des associés portent sur l’amélioration de la production et des mélanges de tabac. La demande est si forte, en Suisse et en Allemagne, qu’ils n’ont guère besoin de se préoccuper de marketing et de publicité. Heureuse époque, que celle où un produit de qualité trouvait forcément acquéreur ! Le marché n’est pas immobile pour autant : un nouveau produit, la cigarette, ne va pas tarder à séduire une clientèle en constante augmentation.
Extrait de la SAGA BURRUS de Charles Burrus

La première machine à cigarettes

Dans une lettre manuscrite datée du 14 octobre 1884, E. Leblond, constructeur-mécanicien à Paris et successeur de A. Decouflé, propose à François Burrus une machine à cigarettes Decouflé produisant 30 cigarettes à la minute, soit 18'000 cigarettes par journée de dix heures. C’est l’équivalent du travail effectué chaque jour par plus d’une dizaine d’ouvrières ! 
Pourtant les associés de Boncourt ne feront l’acquisition de cette machine révolutionnaire qu’en 1896. Sans doute le nouveau procédé a-t-il d’abord été testé à Sainte-Croix-aux-Mines, avant d’être adopté par l’usine helvétique. La Decouflé installée à Boncourt permet d’économiser la main-d’œuvre, mais les Burrus ne procèderont à aucune réduction de personnel. La demande croît à une allure si vertigineuse que les ateliers, avec ou sans machine, arrivent à peine à suivre. Le 6 novembre 1900, François écrit à son fils Albert : « Les commandes de cigarettes arrivent toujours plus nombreuses. Nous avons, en ce moment, 2'000'000 de cigarettes commandées et nos machines ne fonctionnent pas régulièrement. »  
Albert se trouve alors en stage à Brême, où il est chargé d’acheter divers tabacs. Sur sa liste figurent du Richmond, du Virginie, du Burley, du Maryland, du Samsoum, du Chine. Boncourt semble alors avoir quelques problèmes d’entreposage, car Albert reçoit la directive suivante : « Fais en sorte que nous n’ayons à les recevoir qu’en mai ou juin, car cela nous dérangerait pour l’inventaire ; il nous faut de la place pour manœuvrer. » Des machines à cigarettes plus performantes voient le jour, notamment la fameuse Bonsack, livrée en 1903 et si satisfaisante qu’une deuxième machine sera installée à Boncourt en 1906. Le nombre de marques de cigarettes produites alors par F.J.Burrus est impressionnant : une quarantaine de marques fabriquées à la machine, et une quarantaine confectionnée à la main ! 
C’est le début d’une croissance exponentielle. En 1911, F.J.Burrus emploie 134 personnes et produit annuellement 119 millions de cigarettes. 
Extrait de la SAGA BURRUS de Charles Burrus

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